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Technique : La peinture à la bombe, un article de Benoit Moro (juin 1998 pour Auto Modélisme N°26)

Nous en étions restés, le mois dernier, à une des contraintes les plus importantes pour le maquettiste, à savoir la vaisselle ou plus exactement le brossage des pièces à peindre au liquide vaisselle...

Le dégraissage et le nettoyage

Le lavage à l'eau

Le liquide vaisselle est une proposition. A vous de trouver dans toutes les gammes de produits ménagers ou industriels le bon dégraissant et le bon dosage. Dans tous les cas, il faut impérativement passer par une opération de lavage pour enlever la majorité des traces de silicone (pour des kits en résine) ou de graisse, mais aussi pour supprimer les poussières de ponçage. Parfois cette seule opération suffit. Si vous voyez apparaître des des endroits où la peinture "s'enfuit", passez immédiatement à l'étape suivante.

Le lavage au solvants

Attention ces liquides sont très inflammables : ne pas fumer et ne pas approcher d'une flamme! Ils ne s'utilisent que pour les kits en résine ou en white métal! Trempez votre pièce à peindre dans un petit récipient (petit pour limiter le dégagement gazeux des solvants) rempli d'un mélange à 50/50 d'acétone (pour nettoyer et dégraisser) et d'essence "F" (pour supprimer le plus possible le silicone). Frottez énergiquement avec un pinceau ou une brosse à dents (dont le manche résiste à l'acétone). Ne laissez surtout pas traîner vos mains, ni vos pièces à peindre dans ce mélange de sorcier, vous risquez de boire par vos mains (eh oui...) et de voir fondre l'objet de vos attentions...

Laissez sécher à l'air ou aidez-vous d'une soufflette (pour les heureux propriétaires d'un compresseur sain qui ne recrache pas d'huile) 

Les autres "combines de sorcier"

Liquide de freins, pâtes diverses et variées, nous sommes dans l'exercice illégale de la "médecine de maquettiste" ... Ces techniques de marabout cachent certainement des pièces à peindre de mauvaise qualité.

Mais l'important, dans certains cas, n'est-il pas d'obtenir un résultat?

La peinture où et avec quoi?

Où peindre?

Plutôt que de suivre la météo et les départs en vacances de vos voisins pour tenter une opération de peinture sur votre balcon, essayez de confectionner une hotte dans un carton assez grand (600 mm sur 500 mm), c'est-à-dire dans un volume suffisant pour pouvoir contenir le nuage de peinture. Vous allez pour une bonne part, pouvoir l'aspirer par le fond en pratiquant une sortie étanche pour une vieil aspirateur, par exemple. A défaut de supprimer toutes les odeurs, vous limiterez les envols des plus fines particules de peinture. Toutes ces remarques ne s'adressent pas aux heureux possesseurs d'une cabine de peinture ou d'un garage facilement aménageable.

Comment tenir les pièces à peindre?

Comme la majorité des pièces en résine ont des trous de fixation (pour des vis), réalisez à partir d'une plaquette en bois (médium de préférence) un support dans lequel vous allez piquer soit des rivets "Pop", soit des pointes coupées (qui doivent être au diamètre des trous de fixation de la carrosserie). Le support en bois va faciliter toutes vos manipulations et vous permettra aussi de poser bien à plat le modèle (pas de coulure asymétrique...)

Vous pouvez assurer le maintien de ces axes sur votre carrosserie par une goutte de colle qui partira facilement après la peinture. Pour les pièces en plastique ou plus légères, utilisez le ruban adhésif double-face que vous collerez sur une vieille bombe de peinture ou sur tout autre support non poussiéreux!

Attention à ne pas:

- Utiliser trop d'acétone sur ce ruban double-face, la pièce à peindre va se décoller et tomber dans le fond du récipient.

- Coller du double-face sur une surface trop fine pour limiter les risques de casse au décollage de celui-ci, ainsi que les effets mats sur la peinture de l'autre côté (phénomène constaté mais non expliqué à ce jour)

L'application de la peinture

Pourquoi un apprêt?

D'après son nom, c'est une opération qu'il faut faire d'abord. Apprêter une carrosserie, c'est faire en sorte :

- de rendre la surface à peindre homogène et d'apporter une constance dans le rendu de la couleur à peindre;

- d'en connaître tous les défauts et de pouvoir les corriger avant la teinte définitive;

- d'isoler un support qui peut être réactif (inhibitions "peinture qui fuit", matières plastiques incertaines...)

- de combler quelques lacunes de prototype ou de qualité de moulage (état de surface, galbes...);

- pour des peintures métallisées, c'est une partie obligatoire (de part la couleur de l'apprêt) pour l'obtention de la teinte souhaitée (après un vernis!). Certaines teintes comme les couleurs nacrées ou les vrais fluo demandent un apprêt, un blanc mat, une teinte (fluo ou nacrée) et enfin un vernis.

Techniques et difficultés

Commencez toujours l'application par les parties les moins faciles d'accès, comme le dessous. Testez par une application franche les très belles surfaces comme les capots capots ou les toits. Immédiatement, vous saurez si vous allez avoir des problèmes de peinture qui fuit ou non.

Option 1 : vous n'avez pas de problème

A une distance de 30 cm ou 40 cm de la pièce, mais avant celle-ci (pour éviter les projections de plus ou moins grosses particules du début du jet), appuyez sur votre bombe de peinture et glissez à distance constante de votre pièce en la faisant pivoter pour peindre de la manière la plus uniforme possible. Prenez votre temps et contrôlez votre travail pour détecter le plus rapidement possible les coulures ou d'autres peaux d'orange.

Option 2 : rien ne va plus

- la peinture fuit. Retour dans le bac à solvant, décapage après avoir frotté énergiquement sur les surfaces qui génèrent le délit de fuite. Renouvelez l'opération (record personnel : 15 allers-retours... mais pièce peinte!)

- Des yeux se forment et vous regardent... En premier traitement, appliquez celui de la "peinture qui fuit". Si au bout du deuxième essais, vous avez toujours le même mauvais oeil, n'insistez pas et, dès que votre apprêt est sec, poncez avec du papier 400. Repassez une deuxième couche d'apprêt. Si on vous regarde toujours (!), enlevez (perceuse et fraise) et rebouchez avec du mastic type Sintofer. Votre pièce présentait un défaut de matière ou de moulage.

- La peau d'orange. La peinture ne se tend pas, c'est à dire que vous projetez la peinture de trop loin, ou qu'il fait trop froid, ou encore que vous avez une mauvaise qualité de peinture.

- La coulure. Trop de peinture sur une surface, un mauvais sens d'application (vous repassez deux fois sur la même surface), mauvaise orientation du support ou trop de précipitation vont vous coûter cher surtout en temps... de séchage. Laissez sécher donc (parfois plus de 48 heures...), poncez au 320/400 à l'eau et retour à la case peinture.

Le séchage des peintures en bombe

Même si certaines marques de peinture peuvent être manipulées moins de 15 mm après leur application, il vaut mieux compter:

- entre deux couches d'apprêt, pas de limite mini ni maximum;

- entre une couche d'apprêt et une teinte, attendez 12 à 24 heures;

- entre deux couches de peinture de 12 à 24 heures (sauf coulures...)

L'équipement du parfait peintre

- une brosse à dents

- une petite cuvette et du liquide vaisselle

- une bombe d'apprêt et de peinture compatibles entre elles (voir article sur les peintures)

- du papier hydraulique 400, mais surtout du 600 ou du 800

- du mastic de finition pour les retouches d'aspect

- une paire de gants type "chirurgien" pour tenir la pièce sous la peinture

- une paire de gants type "solvant" pour la protection contre l'acétone ou les autres diluants agressifs

- une brosse ou un pinceau large (20 mm) aux poils durs pour bien frotter les pièces avec les solvants

- un masque fin surtout si vous êtes dans un "petit endroit pas très bien ventilé"